Okuribito

Pour ce nouvel article, je vais vous parler d’un film méconnu en France qui a pourtant décroché toutes les récompenses possibles (Oscar du meilleur film étranger) :
Okuribito

Vous vous en doutez, avec un titre pareil il s’agit forcément d’un film japonais (vous vous rendrez vite compte qu’il s’agira d’une constante pour moi) même s’il a été renommé Departures pour l’Occident, et donc en France. Avec seulement 30 000 entrées dans les salles françaises, je me dois de réparer cette injustice infâme en vous présentant et en soutenant autant que faire se peut ce qui est pour moi le chef-d’œuvre absolu du cinéma.

Synopsis : Kobayashi Daigo est un violoncelliste professionnel qui, suite au démantèlement de son orchestre, se voit contraint par manque de moyens de retourner vivre avec sa femme dans sa maison d’enfance, léguée par sa mère décédée depuis quelques années. Cette petite ville n’étant pas des plus animées, le seul travail qu’il trouve est un poste de « thanatopracteur » préparant les morts pour leur dernier voyage. La mort étant un sujet tabou au Japon, Daigo devra se faire à sa nouvelle vie que ses proches n’acceptent pas forcément…

Évidemment avec un sujet aussi lourd, on s’attend à un drame déprimant et chiant comme peuvent l’être les 4/5e des films français. Mais porté par une bande-son magique de Hisaishi Joe (responsable des musiques inoubliables des principales productions Ghibli) et par un casting parfait (Motoki Masahiro, Hirosue Ryôko, Yamazaki Tsutomu…), le film de Takita Yojiro ne tombe jamais dans le pathos larmoyant, même si vous n’échapperez pas à la larmichette lors de certaines séquences fortes. Au contraire, le passage du rire aux larmes (et vice-versa) est constant, ce qui permet de souffler.

Difficile de dire si Okuribito est une comédie dramatique ou un drame comique. Ce qui est sûr, c’est que chacun y trouvera un intérêt certain, que ce soit au niveau des émotions faisant les montagnes russes, ou tout simplement pour son côté instructif. En effet, il est très intéressant de noter les différences culturelles pour un sujet aussi universel, de voir comment chacun appréhende ce passage obligatoire. Les japonais étant plutôt extrémistes dans tout ce qu’ils réalisent, il est parfois difficile de n’y voir qu’un film et non un documentaire, en particulier lors des scènes d’embaumement tellement celles-ci semblent professionnelles. On a même parfois l’impression d’être avec la famille du défunt, ce qui renforce d’autant plus les émotions ressenties.

Encore une fois j’insiste sur le fait qu’il s’agit là d’une expérience profonde que chacun subira différemment selon sa sensibilité. Et tout le monde ne sortira pas indemne de ce voyage.

Complément d’information : Okuribito (おくりびと) désigne les personnes accompagnant les gens partant en voyage, à l’aéroport par exemple.

Le DVD de Departures est trouvable facilement sur les différents sites marchands pour une bouchée de pain. La VF est disponible, ce que je déconseille comme toujours…