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REAL est l’adaptation libre du roman de Inui Rokuro, « Un Jour Parfait pour le Plésiosaure », le film portant le même nom en japonais. Les adaptations sont souvent dangereuses, mais quand on a un tel talent et un tel casting pour lui donner corps, pourquoi douter ?

REAL nous raconte comment Koichi tente par un procédé révolutionnaire de sortir sa femme Atsumi, plongée dans le coma depuis un an suite à son suicide pour d’obscures raisons. Ce procédé consistant à pénétrer virtuellement dans l’inconscient de l’autre pour prendre contact avec elle, cela n’est pas sans conséquences lorsque cette personne se trouve être une dessinatrice de mangas plutôt violents.

De par ce point de départ, on peut s’attendre à tout. Une comédie dramatique ? Un film d’horreur ? Une histoire fantastique ? Et bien un peu tout ça à la fois. Grâce à l’idée pas très nouvelle mais fort bien utilisée des mondes virtuels/alternatifs, le réalisateur Kurosawa Kiyoshi (Tôkyô Sonata, Shokuzai…) s’affranchit des contraintes de la réalité pour nous perdre et nous surprendre à chaque instant. On se retrouve donc constamment balancé entre l’angoisse et l’apaisement, entre la souffrance et l’amour profond qui lie les deux êtres. Le rythme lent, contemplatif, mais jamais ennuyeux nous fait d’ailleurs oublier toute notion de temps, si propre au monde des rêves.

Bien sûr le réalisateur y est pour beaucoup dans la pleine réussite de ce film, mais que dire du talent des deux acteurs principaux ! Sato Takeru est bien loin de son rôle de Kenshin Himura (Kenshin le Vagabond) et campe ici un personnage d’une vulnérabilité extrême. Quant à Ayase Haruka (malheureusement inconnue du public occidental), peu importe le rôle confié, elle traduit et transmet toujours à la perfection les émotions voulues par Kurosawa. Sans parler du fait qu’elle est (♥____♥) bien sûr... Ces deux acteurs portent à eux deux toute l’identité du film ce qui sert encore une fois totalement le propos du film, un monde déconnecté de la réalité où seuls subsistent ceux qui sont concernés. Les autres acteurs sont à la limite de l’anecdote même en prenant en compte Odagiri Joe et Nakatani Miki qui sont pourtant loin d’être des novices.

Alors que le sujet a déjà été traité maintes fois (The Fountain, Au-delà de nos Rêves, Inception…), la recherche de l’être aimé et l’acceptation ou non de sa disparition sont ici montrés avec un souffle réellement novateur. Les partis-pris du réalisateur, sa patte graphique et sonore, typiquement le genre de choses qu’il manque au cinéma stéréotypé des films qu’on ingurgite à longueur de temps, même si je généralise un peu. Sa sortie en Occident est une véritable bénédiction qu’il serait dommage de manquer.

Bande-annonce en japonais, que je déconseille fortement.




REAL
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Tag(s) : #critiques cine
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